Ce que femme veut...

... elle n'a qu'à se débrouiller pour le faire !

N'ayant plus assez de torchis Dewulf (tout prêt), je suis passée à la phase essai de fabrication avec le tas de terre "lôôôcale" mélangée à du foin (plus fin que la paille). Mélange effectué très artisanalement, à la main, poignée par poignée, après avoir disposé sur une bâche des couches de terre et de foin alternées.
Je pensais le faire par foulage aux pieds (mais avec bottes à cause des silex ! ) mais ça colle aux bottes et je n'en ai pas besoin de beaucoup au point d'utiliser la bétonnière (et puis Jean-Luc a bien d'autres chats à fouetter aujourd'hui !)...
Une seule rangée de tasseaux (ce n'est qu'une remise et on n'a pas besoin de beaucoup d'épaisseur: 12 cm environ) et c'est reparti pour le "déroulé- jeté- lissé"

Ne pas oublier de bien hydrater les bois avant de couvrir et pour faire le raccord avec la partie déjà faite voilà plus d'un mois...

Et voilà le travail !

Le torchis maison est moins gras (moins d'argile) et plus noir (plus de matière organique); j'espère que ça n'aura pas trop de conséquences sur la rétraction et la tenue dans le temps...

On est en Juillet, mais il pleut...

Donc on ne peut pas moissonner...
Alors Jean-Luc avance dans la pose du plancher avec l'aide d'Alain... et sous le regard scrutateur de Monique ! Zéro défaut toléré !

En bas, le dernier mur de torchis est terminé, celui entre la serre et la cuisine.

Côté cuisine...

... et côté serre

Je prenais un véritable plaisir à manipuler ce matériau, malgré les cailloux ou autres bizarreries qu'il peut contenir et qui sont parfois désagréables sous la main. Sinon, quelle jouissance que le toucher et le geste de projection de la terre, puis le mouvement de pressage puis de ferme caresse pour dresser un tant soit peu le mur...
Bon aller, j'ai encore le mur de la remise à terminer !
Je pense même que la phase "enduit terre" sera encore plus voluptueuse !

Le lin dans tous ses états

Lin par-ci, lin par-là, on en met partout!
L'opération plancher a commencé. Il nous fallait prendre une décision quant à l'isolant à utiliser entre plafond et plancher; isolant phonique mais aussi thermique puisque nous partons de l'idée que nous ne chaufferons pas , ou rarement, le haut.
Après la laine de lin dans les cloisons, nous sautons le pas, en utilisant la paillette en vrac. Nous l'achetions jusqu'à présent pour pailler au jardin, directement à la coopérative linière, au prix de 4 euros HT le sac, paillette compressée en sac de 200 l destinée essentiellement à la litière des chevaux !

En traversant la rue (de la linière à Naturlin) et vendue comme isolant, elle a changé de prix : elle serait mieux nettoyée, soufflée pour enlever les poussières (à cause des chevaux) et surtout les graines (dans le jardin, ça donne de jolies fleurs bleues mais ça plait aussi aux rongeurs...). Elle devient aussi un produit plus rare car la ville de Grandvilliers, où se situe la linière, a un gros projet de production de chaleur avec une chaudière dans laquelle bruleront lesdites paillettes, avec les autres rebut de la culture et du teillage du lin... ça nous privera des paillettes qu'il faudra aller chercher plus loin !

Alors, malgré un manque de garantie (le produit avec enrobage de protection est en cours de test) et un manque de retour d'expérience (j'ai pourtant cherché sur le net), c'est parti pour la paillette, en espérant que les rongeurs ne les trouveront pas trop à leur goût ( pour nidifier ça pique et il parait que le taux de silice ne le rend pas appétant ) !

100 m2 de plancher à isoler, sur une hauteur de 10 cm environ, ça fait 10 m3 de paillettes soit 50 sacs. Par manque de préparation, nous n'avons pas posé de freine-vapeur en dessous (il aurait fallu y penser avant de poser le plafond); les paillettes sont donc déversées en vrac directement sur le placo (10 cm = 10 kg/m2). Espérons que le poids ne déformera la le plafond ... et que nous n'aurons aucun trou à y percer !

Sur le dessus des lambourdes, pour isoler phoniquement, nous agrafons une bande de feutre de 5 mm d'épaisseur, en lin toujours (4,05 € TTC/m2 en 10 cm de large).
Alors seulement viennent les lames de mélèze, achetées l'hiver dernier chez Ambiance Bois en Limousin et que nous avons laissé sécher sur place.

Prochaine étape: finir en urgence de boucher les derniers trous au mortier de chaux (car chaux sur plancher = pas beau !) et rechercher de l'huile dure (huile dure ou huile maison ? je suis les aventures de la maison de pisé de Chanopost où l'auteur expérimente beaucoup ! Je viens d'ailleurs d'y voir un lien concernant la construction en terre qui va beaucoup m'apprendre pour fabriquer des briques d'adobe...

Beau comme une sonate à quatre mains...

Opération enduits réussie... quoique pas tout à fait achevée !
Bureau, salle, salon et chambres du haut sont recouverts de ce bel enduit beige-rosé. La buanderie n'est pas terminée, ce sera pour samedi prochain.

Ce fut une course avec la chaux et avec la température: l'étage n'est pas encore isolé et l'après-midi, il y fait bien trop chaud pour la chaux !

Heureusement qu'on a pu faire tout ça avant la pose du carrelage ou du plancher car même en prenant des précautions, c'est un chantier très salissant pour les sols !

La poseuse et le talocheur...
(J-Luc étant dehors au garnissage des auges)

Il me reste à nettoyer les carreaux car pour apprécier le travail (et la vue), des vitres pleines de poussière et de lait de chaux, c'est pas terrible ! Je n'ai plus d'excuse...

Un long week-end d'enduisage...

C'est parti pour 4 jours d'enduit ... de finition !!!
Hier, grattage, bouchage, protection...

Le plus difficile, c'est de gratter l'enduit entre mur chaux et cloison Fermacell ou plafond: rudement dur ! Mais J-Luc a fabriqué un grattoir avec une section de moissonneuse: très efficace!

Aujourd'hui, on attaque le bureau-chambre de nos vieux jours;

On, c'est Jérôme. Nous, nous jouons les arpettes (il en faut) pour nettoyer, gâcher, commenter, encourager, dans l'ordre et le désordre !

En fait Jean-Luc est pris en partie par les travaux agricoles et moi je continue de boucher les bas de murs en mortier lin-chaux.

Le mélange choisi pour l'enduit est composé de 1 volume de chaux aérienne pour 3,5 volumes de sable de rivière o-2.
Ce dosage tient compte du fait que la couche précédente comptait 9 vol de sable pour 3,5 vol de chaux (soit un peu moins de 1 pour 3) et qu'il faut de moins en moins de chaux en allant vers la surface de l'enduit.

Fin du premier jour:

Pendant ce temps, le torchis sèche, en se craquelant régulièrement...


Je vais bientôt pouvoir attaquer l'enduit terre. L'acheter ? Le fabriquer ?
Autre (gros et difficile) chantier en vue: la pose de la terre cuite. Elle est en partie arrivée !

Carrés de 18,5 cm de chez Dewulf, couleur paille ( ! ) et mélange d'argiles...

La serre assure...

Ça y est ! le tour du carrelage est comblé: un béton coloré dont il a été bien difficile de choisir la teinte: un mélange de noir et de brun qui va s'éclaircir au séchage, et peut-être aussi à la lumière, avec le temps ? A défaut de trouver des carrelages de la même dimension ou apparentés et d'une couleur adaptée...
Ça rend pas mal tout de même !

Le mur en torchis de la cuisine est en stand-by pour ne pas salir le ciment tant qu'il sèche mais en attendant, c'est le torchis qui sèche et c'est une vraie galère que de le réhydrater régulièrement !

Le carrelage de la buanderie est terminé lui-aussi. Établi, étagères, congélateur... l'espace va vite être occupé !

Quant à Jean-Luc, Roi du poireau, il a repiqué les 50 premiers sur ce terrain, pour l'hiver prochain...
Ça sent déjà la soupe... C'est bon signe !

Quoi de neuf ?

... du ménage, du nettoyage et on avance à petits pas !
La dernière semaine a été très chargée : fin d'année (scolaire) et début de moisson (l'escourgeon est battu); malgré tout, les cloisons se montent peu à peu. Samedi, ce fut une bonne journée: un petit tour à la recyclerie de Crevecoeur (vente tous les 1er samedis du mois) m'a permis de ramener un bac à douche (tout neuf ! ), un lave-main, un radiateur, un miroir et une patère... tout ce qui manquait (et plus) pour la buanderie !

Qui a dit qu'il n'y aurait pas l'eau dans nos toilettes sèches ?

Ça m'a mis en pleine forme pour 6 heures de ponçage des futurs carreaux de la cuisine. Le résultat en valait la peine ! Comme il me manque toujours trois sous pour faire un franc, il me manque des carreaux d'angle pour la frise;

Si je les trouvais, ce serait chouette; sinon, on posera comme ça !

A part ça, la chaleur orageuse et le soleil qui tape empêchent certains travaux: torchis dehors par exemple; il ne faut surtout pas que ça dure pour qu'on puisse enduire la semaine prochaine !

J'ai une passion pour les bancs (sur lesquels je n'ai jamais le temps de m'assoir) mais avouez que celui-ci, ramené également de la déchèterie, est bien tentant !